Réflexions sur l’esclavage

Publié le par Caupl

 Le dictionnaire Robert propose, pour l’esclavage, les définitions suivantes : «1. Etat, condition d’esclave. 2. Etat de ceux qui sont soumis à une autorité tyrannique. 3. Chose, activité qui impose une contrainte. » Ces trois définitions s’assortissent d’un certain nombre de synonymes, comme : « asservissement, assujettissement, dépendance, domination, joug, oppression, servitude », ou encore : « tyrannie, contrainte, gêne, sujétion ».

Si, par ailleurs, nous faisons appel à nos souvenirs scolaires, et à la manière dont étaient traités les questions relatives aux esclaves de la période médiévale, (pour ne citer que ceux-là, pour des questions d’unité de lieu !), nous retrouvons l’idée que le « serf », l’esclave, « était attaché à la terre, cédé avec elle, et entièrement dépendant de la volonté du seigneur ».

Replaçons tout ceci dans le contexte actuel : quelle différence peut-on établir entre le « serf » du Moyen Age et l’ouvrier, l’employé, le cadre… d’une entreprise cotée en bourse et que le jeu des affaires et de la concurrence conduisent à des transactions diverses, fusion, rachat, dépôt de bilan… ?

Au Moyen Age, on cédait la terre et les hommes qui la cultivaient… aujourd’hui, on vend l’entreprise, parfois avec les hommes qui lui permettaient de fonctionner, parfois sans ces hommes, qui sont alors jetés à la rue et condamnés au chômage et à la précarité.

Au Moyen Age, on ne « payait » pas le travail des « serfs », mais on leur concédait une partie des récoltes… Aujourd’hui, on ne considère plus la valeur du travail qu’en termes de « charges », pour les employeurs, et on omet de rétribuer les travailleurs en fonction de la richesse qu’ils produisent…

Ne peut-on, alors, comparer ces deux cas de figure ? Ne peut-on penser que le système ultra libéral en vigueur sur l’ensemble de notre planète (ou presque) conduit à une nouvelle forme d’esclavage ?

Quels sont, aujourd’hui les droits des travailleurs que le système a rejetés? Ne sont-il pas dans une situation comparable à celle des « serfs », ne sont-ils pas victimes de la « domination » ou de la « tyrannie » du capital ?

Que reste-t-il des droits des travailleurs encore en place quand les rues regorgent de demandeurs d’emploi, quand on met à mal le Code du travail au nom de la rentabilité, quand on conteste la représentativité des syndicats (et quand certains d’entre eux pactisent avec le diable) ? Ne sont-ils pas eux aussi dans un statut d’extrême dépendance du bon vouloir des Princes ?

Réfléchissons à tout cela, mais agissons vite !


Si, en 2007, nous redonnions le pouvoir à des dirigeants qui aient une once de libéralisme dans leur programme, nous devrions nous attendre à connaître pire encore que ce que nous vivons aujourd’hui. Eux-mêmes, en tant que féaux de la « haute finance internationale », se soumettraient, et nous, Peuple de France (et Peuples d’Europe) serions réduits à l’impuissance puisque nous n’aurions même plus, pour nous défendre, nos droits fondamentaux.

L’avenir nous appartient encore, ne le laissons pas aux mains des prédateurs !


Anny Richard

Publié dans Divers

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article